Ils ont montré par ce geste que ce n’est pas à un maire de s’occuper des affaires de l’Eglise. Cette nuit de mardi à mercredi, ils ont montré qu’ils avaient la liberté de choisir le moment où ils repartiraient. |
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Mais surtout, ils ont évité que le sang ne coule. En effet, toutes dispositions étaient prises quoiqu’il arrive. La porte de la sacristie avait été renforcée pour dissuader les bricoleurs et les portes d’accès au sanctuaire avaient été rendues facilement condamnables pour le cas d’une mise en œuvre de moyens d’effraction plus importants. Mille personnes essayant d’entrer par une petite porte ne peuvent le faire qu’un à un. Si le premier se fait fracasser le crâne, le deuxième suit avec le risque de connaître le même sort, il n’est pas certain qu’il y ait un deuxième… Et quand bien même, s’il y avait quelques courageux à tenter leur chance, les victimes finiraient par obstruer l’entrée par leur masse inerte. Ce n’est pas ce scénario qui a été choisi par les défenseurs de l’Alcazar –je veux dire de Saint-Martin de Niafles. Ils ont choisi un repli dans l’église elle-même, protégés par des portes beaucoup plus résistantes qui leur laissaient largement le temps d’une sortie par les trois autre portes donnant sur l’extérieur avec l’espoir d’un effet de surprise leur permettant d’évacuer discrètement avec des moyens de transport parfaitement organisés. La Gendarmerie, très présente sur les lieux (huit voitures…) a laissé faire la destruction de la porte de la sacristie. Elle est entrée ensuite pour faire sortir les émeutiers. Explication d’un officier : le maire est propriétaire des bâtiments de l’église et peut démolir ce qu’il veut du bâtiment. Mais c’est à l’évêque (à l’Eglise) d’y faire la police à l’intérieur, ce qui est symbolisé par les gardes suisses que nous avons connus dans notre jeunesse, avec la hallebarde et l’épée. Cela se voit encore au Port-Marly. C’est ainsi que les défenseurs du sanctuaire n’ont ouvert les portes à ceux qui tentaient de le faire que lorsqu’ils ont eu l’assurance que c’était un gendarme qui le demandait.. L’affaire se termine donc, pour cet épisode, par un repli sous protection de la gendarmerie et sans effusion de sang. Cela grâce à la grande maîtrise de soi des défenseurs de l’église (de l’Eglise en « différend » avec l’évêque) et aussi avec la bonne maîtrise de la situation par la gendarmerie. Deo gratias. Pour celui qui veut ouvrir les yeux, le message à Mgr Maillard est clair : Monseigneur, vous avez peut-être cru fin de faire faire la sale besogne de vous débarrasser de nous par des émeutiers motivés idéologiquement, sans demander recours à la force publique. Si vous croyez cela habile, nous, nous préférons ne pas dire ce que nous en pensons. Le Père Thirault, curé du « secteur paroissial » de Craon dont nous dépendons, s’est déplacé immédiatement sur notre appel pour pacifier la situation, juste avant ces événements. Votre vicaire général, sur sa demande, n’a pas jugé utile de se déplacer… Honneur au Père Thirault, mais aujourd’hui, si le sang n’a pas coulé, c’est bien donc grâce au calme et à la maîtrise des défenseurs de Saint-Martin de Niafles. Pourriez-vous comprendre, Monseigneur, que nous sommes une communauté, une famille chrétienne qui refuse de mourir fut-ce même au nom d’une quelconque politique de pastorale diocésaine car la vie spirituelle ne se nourrit pas seulement d’une messe le dimanche même si elle en est le cœur. Nous voulons un prêtre pour la messe, les sacrements et le catéchisme de nos enfants. Ce prêtre, nous l’avions, et vous nous le refusez sous prétexte qu’il ne souhaite pas, pour des raisons liturgiques particulièrement, se diluer au service des 12000 fidèles de votre diocèse, mais plutôt se consacrer au service de Dieu et de l’Eglise, en s’occupant du petit troupeau des 150 âmes de la communauté dont le nombre a presque doublé, environ 300, depuis son ministère parmi nous. J.L.M. |